Au tournant du 19ème siècle, la ville s'est déjà largement coupée son alter ego, la nature. Commencent alors les premières démarches visant à retrouver son être naturel, les années 1900 verront les premiers campeurs arpenter la campagne française. Dans un même temps, les urbains cherchent à renaturaliser leur environnement immédiat. S'ils ne peuvent aller à la campagne, c'est la campagne qui peut leur servir de référence.
La vague du ciment imitation faux bois va alors faire son apparition : balustrade, pilier de portail, clôture, kiosque à musique, cabane, atelier d'artiste....tous les éléments présents dans un jardin ou un parc se voient élaborés selon un nouveau style. Il pourra même se décliner sur tous les éléments ornant les maisons construites en même temps (balcons, marquise...). Si l'on trouve ce style dans l'ensemble du département de l'Eure, il est possible de noter que son aire d'expansion majeure se trouve tout le long de la vallée de la Seine, avec notamment le parc du moulin d'Andé, le parc du château Blanc de Saint Pierre du Vauvray... voire les éléments construits par Louis Renault lorsqu'il imite le bois pour ses faux colombages dans ses fermes. Ce faux bois va également servir lors de petites restaurations notamment de porches d'église. Les artisans imitent alors les veines du bois pour combler les manques.
La principale faiblesse de ce matériau vient de l'épaisseur de ciment positionné autour des fers. En effet, l'eau arrive à pénétrer la « peau » du ciment sur deux centimètres environ. Dès que l'eau est en contact avec les fers, la rouille commence son action. Les dimensions des fers augmentent et la lente expansion commence. Comme le ciment n'est pas un matériau souple, il ne peut « encaisser » les dilations induites par l'action de la rouille. Des fissures commencent à voir le jour, puis des casses. Les fers se retrouvent à jour et si aucune action n'est faite pour « pacifiée » le matériau, ils continuent à gonfler. Le mouvement de casse est inexorable. Or, les artisans qui ont fait ces rambardes ou autres éléments de jardin n'ont pas mesuré la distance entre les fers et l'extérieur du ciment. Les 2 cm sont très vite atteints et les désordres sont aujourd'hui très nombreux.
À partir de la fin des années 1970, le style « faux bois » n'est plus à la mode. Le constat est sans appel et les artisans abandonnent la fabrication de ces éléments de décoration. Mais à partir des années 2000, et grâce à une vague de revival sur les éléments 20ème siècle (carreau de ciment dans les maison, décors « naïfs » dans les jardins...), ainsi qu'une meilleure connaissance de ce style (étude plus poussée sur le parc Manceau...), les propriétaires cherchent des artisans capables de restaurer lesdits éléments de faux ciment. Aujourd'hui, les artisans restaurateurs sont de nouveaux présents sur le marché et il est possible de faire restaurer ces éléments du patrimoine du 20ème siècle.