Cette dénomination de curiosités architecturales regroupe des éléments d’ornementation relativement rares. Pour les découvrir, il faut au passant faire preuve de curiosité pour les apercevoir. Trois clés peuvent être utilisées pour mieux les repérer.
1/ Savoir en premier regarder avec une certaine lenteur les paysages bâtis ou naturels qui nous entourent est une première clé. La personne pressée par le temps peut ne pas découvrir grand-chose car nombre de ces curiosités sont de petites dimensions.
2/ Ne pas porter de jugement sur ce que l’on voit en est une seconde. En effet. nombre de curiosités peuvent paraitre de prime abord populaires, curieuses ou enfantines alors qu'il s'agit de la transposition d'une manière de voir et de comprendre d’une autre époque, dont les codes, les rêves,... ne sont pas ceux d’aujourd’hui. Le monde qui nous entoure est à voir sans a priori. Car la curiosité vient toujours d'objets ou de lieux qui nous sont étranges ou étrangers alors qu'ils ne le sont pas pour celui qui y vit ou qui les a faits. Il n'existe pas de curiosités universelles et que tous pourraient regarder comme telles. Or notre époque de communication mondiale pourrait avoir tendance à uniformiser notre émotion et notre regard.
3/ Aller sur le terrain est le troisième de ces clés. Il s’agit de ne pas se satisfaire de photographies ou d’autres médias qui nourrissent notre quotidien d’aujourd'hui. Une lumière, une ambiance, une rencontre avec les habitants… alimentent aussi une part importante de notre faculté à découvrir des pépites de curiosité visuelle.
Quatre catégories appartiennent à « mon panthéon » de curiosités architecturales. Et j'emploie à dessein le « je » car il appartient à chacun de découvrir les siennes propres.
Il existe tout d'abord des objets à motifs paréidoliques qui prennent des traits humains. Il en existe de nombreux exemples dans le département en terme d'architecture où deux fenêtres deviennent des yeux, une porte une bouche et ainsi de suite... Si vous commencez à les chercher, vous remarquerez pourtant qu'ils ne sont pas si fréquents que cela.
Viennent ensuite les collages en vaisselle ou coquillages datant plutôt de l'après-guerre et qui appartiennent au grand mouvement d'auto-décoration lancé par le Facteur Cheval. Certains habitants ressentent en effet le besoin de décorer tout leur environnement (de la cave au grenier) avec des morceaux de vaisselle ou en re-sculptant du ciment... hors des catégories classiques d'ornementation des façades.
Il existe également une grande catégorie un peu fourre-tout d'éléments sortis de leur contexte tels des simili-châteaux forts, des herses en guise de clôture, des haies de thuyas taillées en créneaux, des grilles dignes du Château de Versailles pour un tout petit pavillon, des maisons recouvertes de nains de jardins ou encore en fin d’année la « floraison » de décorations de Noël dans le jardin... Ces éléments sont souvent assez visibles.
Et pour finir, il reste tous les éléments d'appropriation ou de marques anciennes, comme les volets ajourés de motifs indiquant le métier de l'artisan à Verneuil sur Avre ou les initiales en culs de bouteilles sur les façades de Quillebeuf-sur-Seine…